Réseau maintenance dernière 209 - 6 septembre 2012
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Campagne européenne pour la prévention des risques

Dans la suite logique de ses campagnes consacrées en 2008-2009 à l'Evaluation des risques, puis en 2010-2011 aux Travaux de maintenance plus sûrs, l'Agence européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail (EU-OSHA), s'attaque en 2012-2013 à la coopération à tous les niveaux pour la prévention des risques avec sa campagne Ensemble pour la prévention des risques.

Il est en effet inutile de faire une campagne de prévention des risques dans l'entreprise, si la Direction n'en fait pas un objectif prioritaire. Pour ce faire, les décideurs, non seulement au niveau de la Direction générale, mais à celui du Conseil d'Administration, doivent recevoir une formation spécifique de sensibilisation. Cet objectif prioritaire doit redescendre à tous les niveaux hiérarchiques, en particulier aux niveaux intermédiaires soumis aux impératifs de productivité, et jusqu'au personnel d'exécution. La collaboration active de ce dernier est impérative, notamment au niveau de ses représentants aux CHSCT, puisqu'ils sont en contact direct avec les équipements à risque. Il faut inclure dans le personnel d'exécution les sous-traitants travaillant sur le site de l'entreprise, population la plus vulnérable aux accidents. Une cible particulière de la campagne est celle des PME, qui ne peuvent disposer comme les grandes entreprises de structures sécurité étoffées.

Pour créer l'émulation, l'Agence organise un Concours de bonnes pratiques. La coordination des actions de l'Agence européenne sur le territoire national est effectuée par le Service des Relations et des Conditions de Travail de la Direction générale du Travail (interlocuteur : Olivier Meunier).

Principaux documents élaborés par l'EU-OSHA
Maintenance : présentation du thème maintenance par l'EU-OSHA
Fiches d'information SST : disponibles dans toutes les langues officielles de l'UE, les fiches traitent de thématiques spécifiques en matière de santé et de sécurité au travail ou encore de secteurs ou de groupes de travailleurs spécifiques : travailleurs, employeurs, statistiques, bonnes pratiques... Concises, faciles à comprendre, elles présentent en une seule page les principaux risques en matière de santé et de sécurité, expliquent comment ils peuvent être évités, qui est responsable en la matière et où trouver davantage d'informations sur le sujet.
Participation des travailleurs au processus de promotion de la santé et la sécurité au travail
Napo : DVD didactique humoristique sur les conséquences de mauvaises pratiques, dont est victime l'ouvrier Napo
OiRA : outil interactif d'évaluation des risques pour PME et TPE
La maintenance sûre en pratique (en anglais)
Maintenance et SST: vue statistique (en anglais)

La maintenance, qu'elle soit industrielle ou immobilière, s'avère être l'activité la plus exposée au risque, que ce soit sur le plan du taux de fréquence, du taux de gravité, des accidents mortels et des maladies professionnelles. C'est ce qu'ont montré les enquêtes de l'Afim, celles de l'AEM (Associacion Espanola de Mantenimento) et celles de Bemas (Belgian Maintenance Association). En France le taux des accidents mortels en maintenance avoisine et parfois dépasse celui du BTP. Une enquête conduite par l'INRS sur la totalité des accidents de travail mortels (hors accidents routiers) enregistrés en France durant l'année 2002 a révélé que 44 % de ceux-ci étaient liés à une opération de maintenance.

Les accidents survenus aux personnels de maintenance industrielle et immobilière, qui constituent environ 2,5 % de la population salariée française, représentent environ 14,5 % des dépenses de la Sécurité sociale française relative aux accidents de travail.

Les principales causes de maladies professionnelles chez les ouvriers de maintenance sont les cancers dus à l'amiante ou aux produits chimiques, la surdité due au bruit et les troubles musculo-squelettiques.

Les populations les plus exposées au risque sont les personnels des entreprises de sous-traitance, les intérimaires et les jeunes travailleurs (50 % des accidents surviennent au segment le plus jeune représentant 20 % du total des salariés).

Parmi les métiers de maintenance, les plus exposés sont bien entendu ceux qui sont au contact direct avec les installations à maintenir : monteurs, tuyauteurs, chaudronniers, soudeurs, électriciens.

Les accidents graves arrivent le plus fréquemment dans les dépannages de courte durée effectués en urgence, donc souvent mal préparés et exécutés dans la précipitation, (comme l'a révélé une enquête conduite en Belgique), notamment lors de la remise en route de l'installation.

Pire encore, bon nombre de catastrophes sont dus à une mauvaise maintenance, comme le crash du DC10 du vol AA 191 en 1979 (271 morts - mauvaise fixation d'un moteur), l'incendie de la plate-forme Piper Alpha en 1988 (167 morts - mauvaise consignation), l'explosion de la raffinerie BP de Texas City en 2005 (15 morts, 180 blessé graves - instrumentation défaillante), la corrosion de coque entraînant naufrage de l'Erika en 1999 (pollution par 30 000 tonnes de fuel résiduel), voire l'absence de maintenance, comme à Bhopal en 1988 (3787 morts - fuite sur un récipient de méthylisocyanate), ou tout récemment la rupture de la digue non entretenue d'un bassin de boues rouges d'alumine en Hongrie.

La situation actuelle, où, sous la contrainte des restrictions budgétaires, il faut faire durer au maximum les installations existantes faute d'investissements, faire des économies sur la maintenance préventive, réduire le personnel, remplacer les vieux ouvriers connaissant bien leurs installations partant à la retraite par des sous-traitants à bon marché, se traduit par une forte dérive. Selon les enquêtes réalisées pour l'Afim, en comparant le comparable, de 1996 à 2006 les budgets de maintenance ont été réduits de 10 % pendant que les accidents de travail y augmentaient de 50 %.

Dans bon nombre de pays, la situation concernant les jeunes travailleurs est aggravée par le fait que l'enseignement de la sécurité est pratiquement inexistant dans l'éducation technique et professionnelle (mis à part le cas des électriciens, soumis aux procédures d'habilitation).

 

 

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